Lettre ouverte à la Villa Médicis, Académie de France à Rome.
Paris, le 8 mars 2006.
David Boulanger souhaite pouvoir être pensionnaire de l’Académie de France à Rome. Il me semble que son désir justifie son ambition. Et ceci parfaitement.
Depuis plusieurs années, il m’a été donné de suivre l’évolution de ce jeune peintre […]
Rarement il m’a été donné de constater et de vérifier que le rapport qu’il établit avec les arts est de l’ordre d’une « conscience picturale ». Convaincu (et pourquoi ne le serait-il pas ? et pourquoi lui serait-il interdit de l’être ?) que la peinture continue d’être une technique parfaitement contemporaine, il ose prendre le risque de rompre avec le conformisme… de la rupture. C’est la raison pour laquelle, depuis plusieurs mois par exemple, il a fait le choix de se confronter à l’œuvre de Rembrandt. Le rapport qu’il entretient avec un tel « maître » est, me semble-t-il, du même ordre que celui qu’a pu entretenir Cézanne avec le Louvre, de l’envie de le brûler à la confrontation quotidienne. Le respect porté aux œuvres du passé s’imbrique, se confond avec la nécessité de les trahir.
Je ne doute donc pas qu’un long séjour à la Villa Médicis puisse être pour lui décisif. Les justifications qu’il donne lui-même pour justifier un tel séjour sont les plus pertinentes qui soient.
Je veux donc espérer que cette possibilité lui sera offerte.
Pascal Bonafoux
Pascal Bonafoux, né à Paris en 1949, est un écrivain et historien de l’art français. Auteur de nombreux essais consacrés à l’art et pensionnaire de l’Académie de France à Rome en 1980 et 1981, il collabore à divers journaux et revues. Wikipédia
La villa Médicis est un palais situé sur le mont Pincio à Rome. Depuis 1803, elle héberge l’Académie de France à Rome. Wikipédia